Sylvain v2.0



Steve Jobs, un avis à froid

Publié dans Apple,Lectures par sylvain le 26 novembre 2011

Voilà presque une semaine que j’ai fini la biographie de Steve jobs. Après un premier avis, voici quelques mots de conclusion.

Au final, mon avis reste assez inchangé sur ce le livre. Une belle série d’anecdotes, joliment arrangées. Mais surtout une occasion unique, entièrement gâchée.

Une occasion unique?

Oui c’était la première fois, et la seule, ou Jobs c’est ouvert librement et à donné son aval à un biographe. Une occasion que bien des geeks et aficionados de la marque et de l’homme aurait aimé pouvoir saisir!

Une chance à jamais envolée.

Une occasion gâchée?

Oui pour moi ce livre, bien qu’intéressant et instructif sur l’homme, est un ratage complet sur un point clef: l’importance du personnage de Steve Jobs dans la sphère du monde de la high-tech. Certes quelques passages rendent bien hommage aux multiples révolutions qu’il à eu l’occasion d’initier.

Mais rien ne présente vraiment le tableau d’ensemble.

Le plus gros gâchis du livre reste l’incroyable sous-estimation de l’importance de NeXT dans l’histoire d’Apple, de Steve et de ce que sont devenues l’informatique et la téléphonie. NeXT a posé les fondement d’OS X et d’iOS. NeXT et Objective-C ont largement inspirés le langage Java, une technologie incontournable aujourd’hui. NeXT c’est une plateforme solide qui à lentement évolué pour passer de la station de travail au téléphone et la tablette iPad.

Une vision d’ensemble totalement absente, voire totalement faussée, par ce livre.

La faute reviens t’elle à Stevenson? Certainement puisqu’il est l’auteur.

Mais la faute est également celle de Steve Jobs. Une dernière erreur d’un homme éminemment faillible. Un mauvais choix de casting.

Une réussite pour Steve?

Certes Stevenson sait raconter des histoires. Certes il dépeint correctement le portrait d’un homme habité par une passion plus qu’un métier. Certes les enfants de Steve auront peut-être une meilleure vision de celui qui fut leur père.

Si cela était le seul but de ce livre alors c’est un succès.

La réussite pour celui qui voulait que ces enfants comprenne qui il était, ce qu’il avait accompli.

C’est bien ce dernier points qui laisse à désirer. Ce livre était l’occasion unique de mettre en perspective l’apport d’une génération à un domaine dont l’Histoire ne fait que commencer.

Faut-il le lire?

Indiscutablement: oui!

Surtout si vous ne connaissez pas vraiment l’histoire des débuts de l’informatique et des hommes qui y ont participé, oui ce livre est indispensable. C’est une bonne source d’informations sur les hommes et une époque unique.

Vous n’y apprendrez pas l’histoire de la high-tech mais vous découvrirez quelques portraits incontournables.

C’est avant tout le portrait d’un homme déchiré entre le succès de ses affaires et l’argent et une philosophie personnelle tournée vers l’introspection et le minimalisme. Le portrait d’un homme souhaitant réussir une vie familiale mais totalement possédé par son travail qui restera l’œuvre de sa vie.

Donc oui lisez cette biographie.

Dévorez la comme Steve semble avoir dévoré sa vie.

Quel Steve ce livre dévoile-t’il?

Steve n’est pas un saint. Il n’a pas tout réussi. C’est le premier enseignement de cette biographie.

Avant tout c’est un homme qui a eu la chance incroyable d’être au bon endroit, au bon moment. Il a croisé des personnages uniques comme Woz. Il a su tirer le meilleur des gens de talent dont il s’entourait.

Il n’a pas tout inventé, mais il a su tout réinventer. Tout remettre à plat. Laisser la place à son intuition profonde et faire l’impasse sur le marketing traditionnel.

La publicité 1984 en est un bel exemple. Ce qui nous semble aujourd’hui génial était en son temps totalement controversé.

Un homme se défini autant par ses réussites que ses échec. Jobs en est l’illustration parfaite.

Reste son héritage: une société prospère, des produits uniques et magiques.

Et une bio mi-figue, mi-raisin. :)

Tags :, , , , , ,

scoopeo:Steve Jobs, un avis à froid  fuzz:Steve Jobs, un avis à froid  tapemoi:Steve Jobs, un avis à froid  digg:Steve Jobs, un avis à froid  del.icio.us:Steve Jobs, un avis à froid  reddit:Steve Jobs, un avis à froid  Y!:Steve Jobs, un avis à froid
Commentaires fermés

Steve Jobs, premier avis avant la fin

Publié dans Apple,Lectures par sylvain le 18 novembre 2011

Je ne m’attendais pas à lire cette bio avant quelques temps, mais mon épouse a eu la bonne idée de courir les librairies pour m’en offrir un exemplaire.

Je n’ai pas encore achever de dévorer les 667 pages de ce petit pavé et sans avoir un avis définitif sur l’ouvrage je peux au moins résumer mes premières impressions.

La sortie du livre a été avancée. Trop peut être. L’ensemble ne donne pas l’impression d’avoir été relu avec l’attention et le soin du détail qui aurait été si cher à celui qui donne son titre au livre.

Sur la forme le livre est clairement un assemblage d’anecdotes sur la vie de Steve. Bien peu de choses nouvelles pour ceux qui suivent l’actualité et la vie d’Apple.

Avec mon point de vue un peu particulier je n’ai pu être qu’agacé par des imprécisions et des erreurs flagrantes lorsqu’on en viens à parler technique.

Etrangement le rôle de NeXT dans le renouveau d’Apple, et l’importance donnée à cette période, sont largement sous-estimés dans l’ouvrage.

J’ai par exemple apprécié d’apprendre que quelques éléments de NeXT Step avaient pu être intégrés dans Mac OS X… Mmm voyons. Ce ne serait pas plutôt l’inverse?

Il me reste encore à finir les 120 dernières pages avant d’avoir un avis définitif. Mais pour l’instant je suis assez déçu du travail d’Isaacson.

Reste un portrait sans-complaisance qui plaira à tous ceux qui veulent un peu découvrir l’aspect personnel du personnage Jobs.

A lire pour découvrir l’homme. N’espérez pas y trouver une histoire d’Apple, de la Silicon Valley et le technologie de la fin du XXème siècle.

 

Tags :, , , , , ,

scoopeo:Steve Jobs, premier avis avant la fin  fuzz:Steve Jobs, premier avis avant la fin  tapemoi:Steve Jobs, premier avis avant la fin  digg:Steve Jobs, premier avis avant la fin  del.icio.us:Steve Jobs, premier avis avant la fin  reddit:Steve Jobs, premier avis avant la fin  Y!:Steve Jobs, premier avis avant la fin
Commentaires fermés

Vendre comme Steve Jobs

Publié dans Chronique par sylvain le 1 février 2008

steve_jobs_pocket.jpgLa vente est au cœur de nos vies. Que ce soit vendre une marchandise pour gagner sa vie, se vendre pour décrocher un travail ou vendre une idée dans une réunion, la vente fait partie des choses que nous devrions tous apprendre à maîtriser.

Savoir vendre c’est avant tout savoir capter l’attention d’une audience pour l’obliger à écouter vos arguments.

Au rayon des bateleurs les plus médiatisés Steve Jobs est certainement un des grands vainqueurs. Chacune de ses keynotes est pour moi un moyen d’apprendre comment réussir une bonne présentation. Avant qu’il ne décide à prendre sa retraite il est grand temps de tirer quelques ficelles de ces présentations.

En revoyant la présentation de l’iPod originel en 2001, celle de l’iPhone et celle du Mac Book Air au MacWorld de janvier 2008, j’ai réalisé qu’en utilisant toujours le même modèle le vieux Steve gagne à tous les coups.

Quelles sont ses ficelles ?

Cadrez le sujet

On commence par cadrer le sujet en positionnant le marché et en situant la concurrence.

Pour l’iPod le marché de la musique a été décrit comme universel et dépassant largement le simple cadre de l’informatique. C’était la promesse facile d’un marché énorme et le bougre avait raison.

Pour l’iPhone l’idée était de montrer que la convergence n’est pas qu’une promesse mais qu’Apple a tout fait pour offrir une solution unique à trois problèmes. Une solution liée immanquablement à un abonnement chez un opérateur de télécommunication unique mais c’est le prix à payer pour disposer d’une offre simple et rapide à prendre en main.

Une fois positionné sur ce marché on décrit la concurrence. Pour l’iPod la concurrence était les lecteurs CD Audio ou MP3 portables, les baladeurs à mémoire flash de faible capacité et les baladeurs à disque dur. L’idée est de présenter une palette de concurrent en pointant du doigt leurs défauts :

  • Le CD-Audio et la carte flash (de 2001) ont une faible capacité.
  • Le CD-mp3 permet une meilleure capacité mais son prix est plus élevé.

Faites un striptease

Une fois l’état de la concurrence posé on peut attaquer le vif du sujet et présenter vers quoi on va, sans pour autant montrer le produit. Pour cela il faut chauffer son audience en s’attelant à un effeuillage progressif des caractéristiques du produit.

Elles sont donc passées en revue les une après les autres, si possible en écornant au passage les caractéristiques équivalentes de la concurrence.

En 2001 les principaux arguments de l’iPod étaient tous dérivés de la comparaison avec lles offres alternatives:

  • L’iPod sera meilleur car il offre une capacité au-delà de vos espérances : 1000 chanson en 2001 contre une centaine pour un CD MP3.
  • L’iPod sera meilleur car il utilise le Firewire beaucoup plus rapide que l’USB 1 et surtout capable de recharger la batterie.
  • L’iPod sera petit grâce à un disque dur ultra plat.

L’an dernier l’iPhone a été dévoilé dans un moment mémorable. Présenté comme étant trois nouveau produits pour finalement annoncer que ces trois produits n’en font qu’un. L’accent sur la convergence de l’appareil était clairement mis en avant par cet argumentaire.

Le passage ou Steve Jobs énonce ses trois produits en boucle — « A new iPod. A phone. An internet communicator. » — montre comment en quelques mots on peut construire un suspens et faire montrer l’attente dans l’audience.

Le levé de rideau

Sans que le produit n’ait été montré le public doit être aguiché et si autant que faire se peut il doit être conquis. C’est l’objectif des deux premières étapes. Si vous y arrivez il ne reste plus qu’à conclure.

La conclusion s’est le levé de voile final. L’instant fatidique ou Steve Jobs sort l’iPod de sa poche et le Mac Book Air de son enveloppe. Il aura fait le coup à chaque fois.

Avoir pu exhiber l’objet du désir sous les yeux du public sans qu’il ne puisse le voir c’est aussi un élément important de la mise en scène.

La conclusion doit toujours être le soulagement d’une attente qui aura été rendue insoutenable par le cheminement de la présentation.

La réussite devrait être au rendez-vous, même sans jean ni pull noir à col-roulé, si vous avez de bon/pas-trop-mauvais produits, ou de bonnes/pas-trop-mauvaises idées, et que vous respectez ces trois étapes : cadrer, striptease et montrer.

Tags :, , , , , , , ,

scoopeo:Vendre comme Steve Jobs  fuzz:Vendre comme Steve Jobs  tapemoi:Vendre comme Steve Jobs  digg:Vendre comme Steve Jobs  del.icio.us:Vendre comme Steve Jobs  reddit:Vendre comme Steve Jobs  Y!:Vendre comme Steve Jobs
Commentaires fermés
Page suivante »