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WWDC 2008, un Mac OS X ringardisé?

Publié dans Apple,Mac par sylvain le 6 juin 2008

wwdc08badge_small_soldout.pngDepuis l’annonce faite par Steve Jobs du kit de développement iPhone, tous les regards semblent avoir quitté Mac OS X pour focaliser leurs attention sur ce qui semble être un concurrent prometteur des Symbian, Windows Mobile et autres Android.

Forts de l’attention portée aux jeux lors de la présentation du mois de mars certains vont même jusqu’à présenter Cocoa-touch (iPod touch et iPhone) comme la prochaine grande plateforme de jeux mobile pour le grand public. Ce fameux nouveau marché du casual gaming introduit par Nintendo avec sa Wii.

Si l’on prend en compte les avancés d’Apple pour supporter bien mieux les besoins des professionnels, l’iPhone devrait symboliser le grand écart absolu en terme de cible marketing.

Mais tout ceci n’est rendu possible que par la présence en sous-main d’un système d’exploitation souple et évolutif: Mac OS X.

Tout cela a déjà été dit et redit et pourtant presque personne ne semble vouloir s’interroger sur l’avenir du système d’exploitation qui a rendu possible le retour du Mac dans l’informatique grand public. Ce n’est que cette semaine, moins de cette jours avant la grand messe de lundi qu’OS X semble stimuler la curiosité…

Un avenir sous scellés

Comme à son habitude Apple ne dévoile rien de ses plans.

Si une feuille de route a bien été présentée pour l’iPhone c’est pour des raisons marketing (en attisant l’intérêt des professionnels), des raisons financières (calmer des actionnaires inquiets) et un énorme besoin d’attirer des développeurs sur iPhone. Car à quoi aurait bien pu servir l’annonce d’une nouvelle version de l’iPhone et de son AppStore s’ils avaient débarqués sans la moindre application?

Le cas de Mac OS X est bien différent.

Les applications existent déjà bel et bien et le petit monde des développeurs Mac semble avoir retrouvé un enthousiasme et une dynamique visiblement disparus dans les derniers jours du système 9. Il suffit de regarder le nombre incroyable de développeurs indépendants sur cette plateforme que l’on donnait moribonde en 1998. Mac Classic est mort, et bel bien mort, mais son successeur tient la dragée haute à la concurrence.

La situation du Mac est donc bien différente de celle de l’iPhone. Les actionnaires et les analystes sont visiblement confiants sur son avenirtout particulièrement grâce à la gamme de portables.

Le marketing est maintenant fait de buzz et de rumeurs. Ne rien laisser transpirer Apple peut ainsi concentrer sa communication sur l’iPhone tout en maintenant le niveau d’attente pour les utilisateurs de Mac.

Non de toutes évidence Apple n’a pas intérêt à parler de l’avenir du Mac tant que l’iPhone nouvelle génération n’a pris son envol sur les ailes de la 3G.

Vers la fusion de Cocoa-touch dans Mac OS X?

Tout le monde l’attend. C’est une évidence: les technologies tactile et multi-point d’Apple vont vite se retrouver dans Mac OS X. Preuve en est avec le MacBook Air qui déjà propose ce fameux trackpad multi-points.

Les indices sont même là puisque Apple semble vouloir capitaliser sur la marque « OS X«  pour son système d’exploitation. Faire tomber le Mac pour effrayer encore moins les switchers et mettre en avant l’uniformité de la plateforme? C’est bien là un atout majeur pour Apple: une seule base de code peut adresser un vaste panel de systèmes: du baladeur multimédia à la station de travail en passant par le média center Apple-TV.

Et si tout le monde se trompait? Et si Apple laissait Microsoft investir l’univers des interfaces multi-points avec son Windows 7?

Ce ne serait certainement pas la première fois qu’Apple laisserait les autres innover dans un domaine pour mieux l’investir ensuite.

Car après tout, le principal atout du Mac c’est bel et bien d’offrir un environnent qui assiste les gens en leur proposant un moyen simple de faire des trucs. Pas de gadgets inutiles et le maintient d’une expérience utilisateur cohérente en s’appuyant sur des outils minimalistes mais complets.

Le multi-points sauce iPhone est parfaitement justifié pour un terminal mobile avec un petit écran. Il pourrait valoir le surcoût de l’écran sur un terminal de type tablette. Mais sur un portable classique, ou pire, sur un iMac… La valeur ajoutée vaudrait-elle vraiment le prix de l’écran?

Pas dans un avenir proche en tout cas.

Je ne crois donc pas à un OS X multi-point semblable à celui que nous promet Windows Seven. La voie du milieu, celle du MacBook Air semble bien plus crédible.

Mais cette fonction sera-t’elle la fonction phare d’OS X.6?

Classic est un souvenir, Carbon peut-elle suivre le même chemin?

Les dernières rumeurs font état d’un OS X.6 dédié à Cocoa, le seul et véritable cadre applicatif réellement natif à OS X. Carbon, API de transition, se verrait donc abandonnée au profit de Cocoa, laissant Objective-C devenir la langue naturelle assumée pour le plus grand malheur du C++.

Le premier choc aura été avec Léopard et l’introduction du support des architectures 64bits à tous les étages… tous les étages sauf un: Carbon. Qu’ils se soient sentis trahis et floués, les développeurs historiques, dont Adobe, payent le manque d’attention au discours d’Apple depuis le lancement d’OS X en 2001.

Carbon a toujours été présenté comme un moyen d’aider à la migration des applicatifs existants. Bien que citoyen officiellement de même rang que Cocoa, Carbon a toujours eu quelques petits retards qu’Apple a tenté de combler peut à peut. Mais quel peut bien être la justification à maintenir un jeu d’anciennes API pour le seul confort de quelques éditeurs, fusent-ils gros.

Le message était clair. Carbon est un bail à moyen terme. Le terme s’approche avec l’absence de support 64bits et il y a fort à parier que l’ensemble des API concernant l’IHM va être dépréciée avec X.6.

Mais Carbon ne se limite pas aux aspects graphiques et les autres API seront certainement supportées encore quelques temps. Jusqu’à se réduire comme une peau de chagrin à un minimum que plus personne ne regrettera.

Apple s’offre le luxe de déprécier une technologie pour en favoriser une plus moderne. Un luxe que Microsoft ne semble pas encore prêt à assumer tant Win32 reste encore présent, freinant d’autant l’essort que pourrait (devrait?) avoir dot-Net.

Carbon s’efface pour que Cocoa profite au mieux des ressources de R&D d’Apple. Que le choix soit juste ou non il est courageux.

Les migration technologiques sont toujours un risque et un challenge dans le domaine informatique. C’est encore plus vrai lorsque logiciel et matériels sont concernés. Trancher dans le vif dans un tel contexte est un choix suffisamment rare pour qu’il soit respecté.

Carbon disparaitra. Mais je doute que ce soit pour X.6, car rien ne garanti qu’Apple soit prête à sacrifier Photoshop sur l’autel du progrès.

Alléger  le système pour assurer sa croissance à venir

Cela devra être la priorité d’Apple si la marque veut poursuivre plus avant sa politique de diversification. OS X est maintenant au centre de la stratégie produit d’Apple. Il doit être capable, plus encore qu’aujourd’hui, d’exister dans des saveurs multiples. De très léger à ultra-lourd le système doit pouvoir être décliné à volonté dans toutes sorte de périphérique.

osx_64bits.jpgParier sur la capacité croissante des terminaux et périphérique est une solution que choisirait Microsoft. Apple préfèrera le régime sec et l’optimisation. Le système est maintenant stable et cela ouvre la porte à un grand ménage de printemps pour abandonner, enfin, tout un ensemble d’anciennes technologies.

L’héritage de Classic, Carbon en tête suivi de QuickDraw et toutes les autres API dépréciées,  devra tot ou tard être laissé sur le bord du chemin.

Quel serait le prix aujourd’hui d’un support multi-point complet dans le système? Faudrait-il exclure les applications Carbon au risque d’une expérience dégradée? Le choix plus draconien encore est tout simplement de se débarrasser de Carbon, pousser Cocoa de l’avant et en faire le seul bénéficiaire des nouvelles avancées. Ce choix n’est pas facile car l’univers des application n’est pas encore prêt.

Verra-t’on dans X.6 une option d’installation « outils de rétrocompatibilité« ? Peut-être.

L’interface homme-machine de demain?

Rien ne filtre sur ce qu’Apple va bien pouvoir présenter à l’avenir. Encore moins sur l’aspect graphique des IHM.

Bien que certains se risquent à des prédictions, ou des listes de souhaits, l’art de la divination est encore assez aléatoire.

Si l’on excepte le multi-point, déjà introduit avec le MacBook Air, que reste-t’il?

L’indépendance de résolution est presque prêt dans Tiger et prête dans Léopard: sera-t’elle activée par défaut dans X.6?

La seule certitude, suffisamment vague pour ne pas se tromper,  est que le système va continuer à s’affiner et unifier de plus en plus son ergonomie. Verront-on les Services applicatifs sur le devant de la scène? De nouveaux modes d’interaction?

Quoi qu’il en soit on peut imaginer que de nouveau périphériques vont bientôt sortir des cartons au premier rang d’entre aux une nouvelle version de l’iPhone, c’est presque acquis, mais aussi une nouvelle version du hobby de la maison: l’Apple TV.

La disparition de l’Apple Remote des cartons de MacBook est un petit indice qui me fait penser:

  1. FrontRow est un flop, personne ne se sert de cette foutue zapette.
  2. La télécommande est vraiment trop minimaliste et ils vont nous proposer une petite évolution.

Je trouve personnellement la zapette trop minimaliste. Sans tomber dans les excès des Windows média-center, quelques nouveaux boutons ou un écran tactile façon iPhone serait du plus bel effet.

 L’iPod touch nano sera-t’il la nouvelle Apple Remote?

En attendant lundi…

Pour l’instant l’actualité est calme.keynote.png

L’iPhone v2 3G n’est presque plus une rumeur et l’on n’attend plus que les détails techniques.

Le branding « OS X » des banières de la WWDC annonce en douceur la fin d’une transition et le début d’une nouvelle vie dans des univers ou probablement personne n’attendait Apple Corp.

OS X.6, dit le Léopard des neiges, semble vouloir montrer son museau et l’on chuchote quelques bruits de couloirs à son sujet sans pour autant avoir la moindre certitude.

La seule certitude est que Steve Jobs a toutes les cartes en main pour montrer comment il a réussi à redonner une nouvelle jeunesse à Apple et comment il compte entousiasmer l’auditoire en lui faisant miroiter un avenir radieux.

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2 Responses to 'WWDC 2008, un Mac OS X ringardisé?'

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  1. Jean-Marie LAFON said,

    on juin 6th, 2008 at 14 h 55 min

    En ce qui concerne l’indépendance de la résolution je pense qu’il l’activeront vu l’accent et l’instance avec lesquelle ils enjoignent les développeurs á la prendre en compte dans leur application. En tout cas á la dernière confèrence á laquelle j’ai participé c’était un message fort.

    La réponse dans quelques jours …

  2. Sylvain said,

    on juin 6th, 2008 at 21 h 27 min

    L’indépendance de résolution peut permettre beaucoup de choses comme les interfaces à zoom. Disons que Safari sur iPhone donne une petite idée des possibilités.